jeudi 15 novembre 2018

"La prière du vendredi", par Loutfî al-Khoulî

"L'être humain... c'est lui le miracle" (Loutfî el-Khoulî)
Loutfî al-Khoulî (1930-1999) : un écrivain égyptien "engagé", connu notamment pour ses positions politiques relatives aux relations avec Israël.
Avocat de formation, il rejoint l'équipe de rédaction d'Al-Ahram en 1963, pour en devenir l’un de ses principaux chroniqueurs.
Il est l'auteur de pièces de théâtre et de scénarios, dont celui du célèbre film "Le Moineau" (1972), réalisé par Youssef Chahine.
De 1965 à 1977, il édite El-Talî'a, un magazine qui propage les points de vue du socialisme.
En 1996-97, il collabore à la création du Mouvement égyptien pour la paix, un groupe prônant le rétablissement de relations normales avec Israël, et ayant reçu le soutien du gouvernement égyptien en 1998. 


Loutfî el-Khoulî

De cet auteur, je vous propose le texte suivant :

La prière du vendredi

Par ordre de l'officier, la Prière du vendredi, qui se tenait chaque semaine dans la cour intérieure, fut interdite aux détenus politiques. Ceux-ci avaient alors pris violemment à partie Aliwa, le shaykh au turban vert et à la voix de stentor. Son visage bouffi en devint écarlate, alors que son zézaiement subit avait provoqué une vague de rires dans les rangs de l'assemblée.
- Dieu vous le revaudra, mes gaillards, déclara le sergent Abd al-Qadir avec un sourire narquois... Par votre faute son Excellence le shaykh a perdu la tête...

Le sergent revoyait en imagination l'événement de la semaine passée alors qu'il s'apprêtait à convoquer pour la Prière tous les prisonniers, à l'exception des détenus politiques.
L'appel, fait à grand renfort d'injures, fut suivi sur-le-champ d'un vacarme de pieds dégringolant les marches de l'escalier métallique de la prison où se bousculaient les prisonniers, revêtus d'une toile de sac bleu pâle, tandis que des mains, pendant avec nonchalance, jouaient avec les grains d'un chapelet fait de noyaux d'olives.
Dès que les premiers furent parvenus à l'esplanade du camp, les soldats se mirent à les aiguillonner de leurs longues gaules, comme font les gardiens d'un troupeau de moutons pour guider ou faire revenir les fuyards qui s'écartent de-ci de-là. Dans un tumulte intense, les prisonniers jetèrent sur le sol les nattes qu'ils portaient, avant de s'asseoir en divers endroits.
- Hé ! toi là-bas ! hurlait le sergent Abd al-Qadir, loue Dieu dans ton cœur et assieds-toi en silence !... 


intégralité du texte : cliquer ICI











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