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Mahmoud Taymour |
Il a été membre de l'Académie de la langue arabe et du Conseil supérieur des arts, de la littérature et des sciences sociales.
Auteur de quelque 70 ouvrages (nouvelles, romans, pièces de théâtre, récits de voyage, essais, critique littéraire), il s'inscrit dans une littérature reflétant les traditions, les sentiments et l'environnement égyptiens. Lui-même tire son matériau de la vie urbaine et rurale de son pays.
Dans sa première nouvelle, publiée en 1923 (1925 ?), il traçait le portrait d'un personnage réel qu'il côtoyait régulièrement : le shaykh Gom'a. Il le décrivait avec un accent de sympathie d'où l'ironie, cependant, n'était pas absente. Cinquante années plus tard, il "revient" au shaykh de sa jeunesse. Mais le ton désormais n'est plus le même. La dure expérience de la vie a endigué l'exubérance d'antan. Elle donne aussi aux confidences du sage une allure quelque peu désabusée... Ce sont ces deux portraits du même personnage que l'on trouvera ici.
Le shaykh Gom'a
Je connais le shaykh Gom’a depuis ma tendre enfance, depuis ces jours heureux où je passais mon temps à jouer. La vie alors était facile, libre de tout souci. C’est à cette époque-là que remonte ma connaissance du shaykh Gom’a.
Il est resté le même. Ses traits n'ont pas changé. Toujours la même façon de parler. Il ne contait la légende de Sayyidnâ Sulaymân et de ses aventures avec l'aigle mille fois millénaire. Cette histoire, je l'entends encore maintenant, avec les détails qu'il y mettait et les expressions qu'il employait. Elle me remet en mémoire les beaux jours de mon enfance, époque où tout était simple et pur.
J'ai grandi. Mon intelligence s'est développée. Je commençai à tenir compagnie au shaykh Gom’a par pure distraction. Je prêtais l'oreille à ses histoires légendaires avec un plaisir mêlé de malice, alors qu'autrefois je m'asseyais en face de lui, les yeux rivés sur son visage - ce visage sillonné de rides -, scrutant le paisible mouvement de ses lèvres qui semblaient prononcer des mots magiques. Et puis je ne le rencontrai plus qu'une seule fois à l’année, lorsque je me rendais à la ferme pour y prendre quelque temps de détente. Do longues années passèrent. Tout changea à la surface de la terre. Tout... sauf le shaykh Gom’a !
intégralité des deux textes : cliquer ICI
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